PO’O-ULI installation sonore in situ

PO’O-ULI est une installation in situ constituée de dix haut-parleurs plantés dans dans les landes, sur la pointe du Castel à Trébeurden (Côtes d’Armor, France) pour le festival d’art de l’Estran 2019. Un paysage sonore inouï composé de sons électroniques et acoustiques.

Po’o-uli était un oiseau à tête noire dont l’espèce, endémique de l’archipel hawaiien, est aujourd’hui déclarée éteinte. L’Homme, par son activité frénétique et irresponsable fait taire peu à peu la Nature : des études montrent que 50% des sons de la nature ont disparu depuis cinquante ans.
Po’o-uli ne chantera plus. C’est pourtant la sonorité du nom de cet oiseau, particulièrement musicale à mes oreilles, qui m’a donné l’idée de ce projet. Po’o-uli, en disparaissant comme tant d’autres espèces, laisse derrière lui un vide. Comment chantait-il d’ailleurs ? Son absence définitive laisse place au mythe, et à défaut de pouvoir l’entendre, je suis tenté de l’imaginer, de le réinterpréter.
Aussi, pour aller à l’encontre de la logique de mort et de silence qu’Homo Sapiens impose au vivant dans son ensemble, je vous propose un hommage sonore aux espèces disparues. Il ne s’agit en aucun cas d’une reconstitution, mais bien d’une création totalement subjective composée de sons électroniques et acoustiques.
”On n’a pas inventé la musique dans un Conservatoire à Paris ou à New York. Quand on vivait connectés à la nature, on imitait les sons des oiseaux, les percussions des chimpanzés et des gorilles des montagnes. C’est comme ça qu’on a appris à faire du rythme. On a regardé les lémuriens de Madagascar sauter d’arbre en arbre et c’est comme ça qu’on a appris à danser. Et on a écouté les sons de la forêt, la nuit, qui étaient structurés comme un orchestre…” Bernie Krause, bioacousticien et musicien.
Po’o-uli invite ici l’humanité à reprendre la modeste place qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’occuper et qu’il lui faudrait reprendre, dans un monde qui lui a tout enseigné et tout offert.
”La terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre.” Seattle, chef indien Suquamish